Le crowdfunding immobilier conserve la majorité du marché malgré une baisse et une hausse des risques
Une part dominante en déclin
En 2025, le crowdfunding immobilier représente 53,5 % du marché français, marquant une légère baisse de 3 points par rapport à 2024. Cette diminution s’accompagne d’une contraction de près de 10 % des montants financés, traduisant une évolution progressive dans ce secteur historiquement dominant.
Montée préoccupante des retards et défauts
Les retards de remboursement sont en augmentation sensible, affectant entre 20 et 25 % des projets avec un délai dépassant six mois. Parallèlement, le taux des défauts a quasiment doublé, avec 10 à 15 % des opérations aboutissant à des procédures collectives, fragilisant la confiance des investisseurs.
Des acteurs qui tirent leur épingle du jeu
Malgré ces difficultés macroéconomiques — dont la hausse des taux d’intérêt et le recul des ventes immobilières — certaines plateformes comme Bricks affichent une croissance spectaculaire supérieure à 1100 %. Elles offrent des rendements attractifs en moyenne compris entre 9 et 11 %, confirmant un positionnement solide auprès des investisseurs.
Contraction du marché et sélection renforcée
La cessation d’activité de plateformes historiques telles qu’October et WeShareBonds en 2024 atteste d’une nécessaire adaptation et d’un durcissement des critères de viabilité et de transparence dans ce segment. Cette évolution tranche avec le contexte instable du secteur.
Contexte d’investissement risqué mais potentiellement rentable
Les pertes définitives affectent désormais 4 à 6 % des projets financés, ce qui souligne la volatilité accrue du marché. Pourtant, le rendement moyen de 10,9 % au premier semestre 2025 maintient ce type de financement participatif comme un placement attractif mais nécessitant vigilance.

Le crowdfunding reward-based en France gagne en maturité et s’impose comme un levier multifonctionnel
Un marché dynamique porté par Ulule
Le financement participatif avec récompenses (reward-based) reste vigoureux en 2025, dominé par Ulule qui a absorbé KissKissBankBank. Avec plus de 52 000 projets financés et 6 millions de contributeurs, la plateforme se concentre principalement sur les projets créatifs, culturels et citoyens.
Un outil hybride pour financement et validation
Au-delà de la collecte, ce mode de financement valide le marché, fédère une communauté et initie un premier cycle commercial. La campagne n’est plus simplement un événement de levée de fonds, mais un processus stratégique en plusieurs phases.
Stratégies marketing avancées
Les campagnes exploitent désormais des méthodes sophistiquées : pages de destination ciblées, dépôts symboliques offrant des accès privilégiés, création de groupes VIP pour maintenir l’engagement. L’A/B testing est systématiquement employé pour optimiser la proposition de valeur, les visuels et les prix.
Professionnalisation et exigences élevées
La qualité de la page projet s’apparente à celle d’un site e-commerce professionnel, où branding, crédibilité et esthétique deviennent des critères fondamentaux. Cette montée en gamme valorise la confiance des contributeurs et la visibilité des projets.
Une approche engagée et locale
Ulule mise sur des valeurs de proximité et d’impact social et environnemental, créant une spécificité française qui favorise la fidélisation des contributeurs et renforce son positionnement face aux géants internationaux.
Le secteur des énergies renouvelables affiche un profil d’investissement sécurisé malgré un léger recul
Le crowdfunding dédié aux énergies renouvelables en France subit un léger repli de 2,6 % des montants collectés en 2025, après une croissance forte de 23 % au premier trimestre 2024. Ce secteur reste toutefois un pivot attractif pour les investisseurs recherchant un compromis entre rendement et sécurité.
Les principales plateformes spécialisées — EnerFip, Lendosphere et Lendopolis — affichent des taux de défaut quasi nuls et un taux de retard extrêmement bas, autour de 0 à 0,5 %, assurant ainsi une stabilité remarquable face à la volatilité actuelle.
Leur rendement moyen, situé entre 6 et 8 %, en fait une alternative moins risquée au crowdfunding immobilier tout en participant activement à la transition énergétique. La rigueur dans la sélection des projets et la gestion attentive renforcent la confiance des investisseurs même dans un contexte économique incertain.
Diversification du crowdfunding : crowdlending européen et crowdequity renforcent l’offre mais avec des profils de risque variés
Crowdlending européen à forte rentabilité mais à risque variable
Les plateformes européennes telles que Mintos et PeerBerry proposent des rendements attractifs compris entre 11 et 12 %. Cependant, les risques réglementaires et l’absence fréquente de garanties solides imposent une vigilance accrue quant à la qualité des emprunteurs et la gestion des fonds.
Crowdequity : engagement actionnarial dans un contexte complexe
Avec des acteurs majeurs comme Anaxago et WiSEED, le crowdequity permet de prendre des parts dans des PME ou start-ups. Les rendements moyens oscillent entre 8 et 10 %, mais une hausse des défaillances et retards est constatée, reflétant la fragilité du financement des jeunes entreprises en 2025.
Professionnalisation et digitalisation accrues
Ces segments témoignent d’une montée en compétence avec des outils digitaux avancés, des campagnes marketing élaborées et une sélection rigoureuse des projets, prenant en compte la nécessité de limiter les risques dans des environnements souvent complexes.
Accessibilité et diversité des investisseurs
Le ticket d'entrée varie significativement, allant de 1 € jusqu’à plusieurs milliers d’euros, ce qui offre une large palette de profils investisseur et contribue à la diversification des portefeuilles, bien que la prudence reste nécessaire compte tenu des risques associés.
Innovation et digitalisation dans le crowdfunding immobilier avec l’émergence de l’immobilier fractionné et tokenisé
L’immobilier participatif innove avec l’apparition de modèles fractionnés et tokenisés en 2025, portés par des plateformes comme Tantiem, RealT et Bricks. Ces solutions utilisent parfois la blockchain pour faciliter la gestion et la propriété numérique, rendant l’investissement plus accessible avec des montants minimaux réduits.
Ces nouvelles approches exigent cependant une maîtrise approfondie des risques spécifiques, notamment ceux liés aux frais élevés et à l’absence d’historique sur ces modèles récents. L’analyse des projets devient plus complexe, nécessitant l’intégration de critères différents de ceux du crowdfunding immobilier traditionnel.
Par ailleurs, cette transformation répond à une demande croissante de flexibilité et de liquidité sur un marché où l’immobilisation des fonds est souvent un frein. Toutefois, le cadre réglementaire doit encore s’adapter pour stabiliser ce segment et accompagner durablement son développement.

Sources
- investissements-faciles.com - https://investissements-faciles.com/meilleures-plateformes-crowdfunding
- argent-et-salaire.com - https://argent-et-salaire.com/montants-finances-crowdfunding
- capital.fr - https://www.capital.fr/votre-argent/crowdfunding-immobilier-retards-de-remboursement-pertes-les-chiffres-qui-montrent-l-ampleur-de-la-crise-1518674
- crowdfundingfactory.fr - https://crowdfundingfactory.fr/lancer-un-crowdfunding-en-2025-tendances-et-chiffres-cles