La sous-représentation féminine dans la tech freine l’innovation numérique
En France, les femmes ne représentent que 27 % des professionnels dans la tech en 2023. Ce chiffre souligne un obstacle majeur à la mixité, pourtant indispensable pour stimuler l’innovation numérique. Cette sous-représentation résulte notamment de stéréotypes de genre persistants, d’un système éducatif peu incitatif pour les filles, ainsi que d’un environnement professionnel souvent hostile.
Dans ce secteur dominé par les hommes, les micro-agressions, le manque de soutien managérial et l’isolement sont fréquents, aggravant la difficulté des femmes à s’y épanouir durablement. Au-delà de ces aspects sociaux, l’enjeu économique est colossal. Selon McKinsey, accroître la représentation féminine dans la tech pourrait générer un gain de PIB compris entre 260 et 600 milliards d’euros d’ici 2027, montrant que la diversité de genre dépasse un simple enjeu moral pour devenir un levier stratégique.
Politiques éducatives et inclusion dès le plus jeune âge
Pour inverser la tendance, il est crucial de déployer des actions éducatives ciblées. Celles-ci doivent contrer la socialisation différenciée toujours très présente et encourager les jeunes filles à s’orienter vers les carrières STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). Les communautés inclusives et les programmes de sensibilisation jouent un rôle clé pour ouvrir durablement ces filières à un public plus mixte et diversifié.
Des efforts indispensables pour une dynamique innovante plus équilibrée
L’intégration accrue des femmes dans la tech ne profite pas seulement aux intéressées mais enrichit toute la chaîne d’innovation. Diversifier les profils au sein des équipes favorise la créativité et la remise en cause des statu quo, clé pour un développement numérique agile et performant.
Les biais dans l’accès au financement désavantagent les start-ups féminines
Les start-ups fondées par des femmes lèvent en moyenne 30 % de fonds en moins que leurs homologues masculins. Cet écart résulte d’un biais structurel dans les décisions d’investissement, persistant malgré des rendements financiers souvent supérieurs pour les entreprises féminines.
Impact des équipes de capital-risque sur les décisions d’investissement
La présence plus importante de femmes au sein des fonds de capital-risque influe positivement sur les chances d’investissement dans des start-ups dirigées par des femmes. D’après l’OCDE, les firmes comptant des partenaires féminines sont plus de deux fois plus susceptibles d’investir dans des équipes féminines, et trois fois plus probables de financer des PDG femmes.
Initiatives pour corriger les inégalités d’accès
En France, des dispositifs tels que la Garantie Égalité Femme de France Active et des collectifs comme SISTA, cofondé par Céline Lazorthes, visent à pallier ces inégalités. Ces actions créent des mécanismes d’accès au financement adaptés et militent pour une représentation minimale de 30 % de femmes entrepreneures dans l’écosystème.
Isolement et réseau : un frein supplémentaire
Le déficit d’accès aux réseaux majoritairement masculins intensifie l’isolement des entrepreneures. Cette barrière sociale complique la levée de fonds significatifs, pourtant essentiels à la croissance et aux opérations de sortie stratégiques telles que les acquisitions ou IPO.
Les entrepreneures innovent avec un leadership inclusif et responsable
Les femmes fondatrices dans la tech proposent un modèle d’affaires innovant, intégrant des valeurs d’inclusion et de responsabilité sociétale. Parmi ces entreprises, 41 % sont orientées vers des activités durables et éco-responsables, marquant une approche différenciée et tournée vers l’avenir.
Des figures emblématiques comme Roxanne Varza, directrice de Station F, Marie Ekeland, investisseuse majeure avec France Digitale, ou encore Eva Sadoun, incarnent ce nouveau style de management.
Un management coopératif et diversifié
Ce leadership brise les codes traditionnels, valorisant la coopération et la diversité cognitive. Il contribue à transformer positivement la culture des entreprises tech en promouvant un climat plus inclusif et ouvert.
Programmes d’accompagnement pour renforcer ces modèles
Le Female Founders Fellowship, initié par Station F, offre un environnement propice où les entrepreneures peuvent développer leurs compétences et s’affirmer à travers des ateliers, du mentorat et une visibilité accrue, facilitant ainsi la diffusion de ces modèles innovants.

Le développement de la confiance et la lutte contre le syndrome de l’imposteur chez les femmes tech
Dans la tech, 72 % des femmes sous-estiment leurs compétences et talents, une réalité qui freine l’affirmation professionnelle. Ce déficit de confiance nécessite un travail ciblé pour que les femmes puissent pleinement déployer leur potentiel dans des milieux fréquemment dominés par des hommes.
Un coaching adapté est indispensable pour dépasser le syndrome de l’imposteur, gagner en assertivité et sortir du cadre restrictif de la « bonne élève », afin d’exister pleinement dans ces environnements.
Le parcours de leaders féminins comme Colombe Mandula, cofondatrice de Simundia, ou Hélène Lucien, CPO de 50inTech, montre l’importance des modèles inspirants pour initier les transformations structurelles nécessaires à la diversité, à l’équité salariale et à l’inclusion.
Conseils pratiques :
- Participer à des programmes de mentorat spécialisés pour renforcer la confiance et développer le leadership.
- Pratiquer l’auto-évaluation régulière pour reconnaître ses forces et progresser continuellement.
- Créer ou intégrer des réseaux de pairs pour partager expériences et briser l’isolement.
- Utiliser les formations sur les biais cognitifs et discriminations pour comprendre et contrer les obstacles systémiques.
- Encourager la transparence salariale et les politiques de soutien à la parentalité en entreprise.
Les leviers clés pour soutenir durablement les femmes entrepreneures dans la tech
Le coaching, la formation et des dispositifs collectifs comme SISTA jouent un rôle central pour renforcer la confiance en soi, valoriser les compétences et faciliter l’accès au financement des entrepreneures dans la tech. Ces leviers contribuent à structurer un parcours professionnel solide.
Accès aux réseaux et programmes d’accompagnement
Des plateformes comme Station F et son programme Female Founders Fellowship offrent un cadre propice avec ateliers, mentorat et visibilité, essentiels pour la montée en compétences et la reconnaissance dans l’écosystème start-up(https://www.auprogres.net/startups-entrepreneurs/lever-des-fonds-en-2025-strategies-et-bonnes-pratiques-pour-les-startups-tech/).
Mesures concrètes en entreprise
Les entreprises ont la responsabilité d’instaurer des politiques concrètes : soutien à la parentalité, transparence salariale, lutte contre les discriminations et le harcèlement sexuel. Ces actions améliorent la rétention des femmes et leur évolution professionnelle dans un secteur encore largement déséquilibré.
Rôle des politiques publiques et privées
Une mobilisation globale pour l’éducation, la sensibilisation aux carrières tech et la promotion de la diversité est indispensable pour pérenniser ces avancées. Seule une démarche collective et coordonnée assurera la transformation en profondeur de l’écosystème numérique, le rendant plus inclusif, performant et durable.

Sources
- bigmedia.bpifrance.fr - 10 femmes entrepreneures dans le secteur de la tech et du digital - https://bigmedia.bpifrance.fr/nos-dossiers/10-femmes-entrepreneures-dans-le-secteur-de-la-tech-et-du-digital
- myrhline.com - Femmes et Tech : enjeux et parcours - https://myrhline.com/type-article/femmes-tech
- sciencespo.fr - Women In Tech: start-ups and entrepreneurship - https://www.sciencespo.fr/women-in-business/fr/actualites/women-in-tech-at-a-glance-start-ups-and-entrepreneurship